Et si on apprenait à désensibiliser autrement les profils neuroatypiques ?
- L'ESSENTIEL EDUC
- 1 avr.
- 4 min de lecture

Mon site prend un nouveau tournant, et cet article marque le début de cette évolution.
J’ai choisi d’orienter une partie de mon activité vers un public neuroatypique, dans le cadre d’un accompagnement spécifique vis-à-vis du chien : la désensibilisation.
Mais avant tout, prenons un moment pour redéfinir ensemble ce que cela implique, pourquoi j’emploie ce terme, et ce qui m’a amené à faire ce choix.
I- Qu’entend-on par "neuroatypique" ?
Lorsque l’on parle de public neuroatypique, on pense souvent aux personnes concernées par les profils "Dys", le TDAH, l’autisme, le HPI…Ce sont des fonctionnements neurologiques singuliers,
Prenons l’exemple du TDAH :
L’attention est difficile à maintenir… ou au contraire, complètement absorbée dans l’hyperfocalisation.
L’énergie peut alterner entre hyperactivité et épuisement soudain.
L’environnement joue un rôle énorme dans la capacité à s’apaiser ou se concentrer.
(Je reviendrai sur ces profils dans d’autres articles à venir.)
II – Le trouble de l’attention, mal actuel de la société moderne ?
Aujourd’hui, notre disposition à rester concentré est mise à mal.
Entre les notifications, les écrans et la stimulation constante, notre cerveau est sollicité en permanence.
Il y a clairement une différence entre un oubli qui arrive une fois, et ce que l’on ne pense pas à réaliser sans posséder un « traceur » pour accomplir les tâches à effectuer.
La différence se situe dans la neurologie qui impacte le corps, le mental ; avec des seuils de fatigabilité et d’énergie haute. Cela impacte la vie quotidienne, la vie professionnelle.
Aujourd’hui, avec l’ère des portables, et de la technologie, notre concentration a clairement diminué, par rapport à ne serait-ce qu’il y a 20 ans.
Un bip, un bruit qui résonne autour de nous, et l’attention est réduite de moitié. On attend, de manière pavlovienne*, la cloche de notification d’un « like » éphémère ou d’un commentaire, qui sera, dans les deux heures qui suivent, déjà tombé dans l’oubli de la nébuleuse d’internet.
Regardez la vidéo ci-dessous ; concentrez-vous sur la balle, uniquement. (1)
III- Qu'est-ce que la désensibilisation ?
Le mot peut faire peur, mais désensibiliser, ce n’est pas forcer. Ce n’est pas “vaincre la peur”, ni nier l’émotion. C’est accompagner progressivement, en respectant le rythme de chacun.
La peur est un signal vital.
La phobie, elle, peut paralyser.
Mon objectif : permettre une rencontre plus sereine avec l’objet de la peur (bruit, animal, environnement), grâce à une approche douce, humaine et adaptée.
Cette phobie met à mal ; somme toute, comme de nombreuses phobies. Parfois, cela peut générer des réactions violentes ou de repli intense.
Pour ce public, j’ai à cœur de prendre en considération l’aspect émotionnel au moment T.
IV- De la médiation animale à la désensibilisation, il n’y a qu’un pas

Ce sont deux pratiques différentes, bien que l’animal soit en jeu.
En effet, dans la médiation animale, ce dernier est le « support émotionnel », l’intermédiaire réveillant des émotions enfouies.
D’ailleurs, quand je pratiquais la médiation animale, par exemple pour un public en maison de retraite ; les personnes âgées contaient leurs souvenirs avec leurs animaux, comme une agréable réminiscence.
La simple présence provoquait des souvenirs avec une vive émotion. Ceux qui ne parlaient pas, racontaient leurs vies, avec entrain.
En désensibilisation, l’animal est introduit progressivement, après un travail en amont :
Acceptation de ma présence,
Supports visuels adaptés,
Étapes progressives,
Gestion des imprévus émotionnels.
V-Le non-verbal au cœur de mon approche
Dans mon ancienne vie, je pratiquais le théâtre. Quelques années plus tard, j’ai repris la pratique corporelle par l’intermédiaire de la danse, et de différents sports. En quoi est-ce relié au non-verbal ? Peut-être, en tant que sportive, je me considère comme kinesthésique*
Le langage non verbal est un « langage » caractérisé par notre inconscient qui met en avant « la pensée que nous n’arrivons pas à traduire en mots ».
Le corps est un support, un intermédiaire qui sert de langage.
Le non-verbal s’exprime plus, comme pour donner des exemples :
Une main sur la bouche, quand en conversation,
On recule d’un pas, on bâille (oui, c’est vexant),
On fixe intensément ou amoureusement quelqu’un sans pouvoir l’exprimer avec des mots..
VI- Non verbal est le langage

Si l'individu s’exprime par des cris, des onomatopées, des sons inaudibles en cas de stress intense ou de peur extrême..Je ne vais pas amener un chien dans ces conditions, au risque de traumatiser un public et de les faire repartir dans une mauvaise posture, que des éducateurs spécialisés devront prendre en charge ensuite.
C’est la raison pour laquelle je prends en compte cette expression « verbale ».
Avant toute venue avec un chien, pleinement vivant et équilibré, les paramètres à prendre en compte sont les suivantes, telles que je les emploie à mon niveau ;
Rendu avec l’équipe et suivi, en parallèle, des émotions rendus par les éducateurs spécialisés.
Y aller étape par étape ; est-ce que l’image provoque une vive émotion ? Une déconvenue ?
Derrière chaque émotion forte, face à une menace potentielle, la prévention passe par la rendre moins exacerbée.
Si le public peut l’exprimer par un dessin ou ses images à lui, ou le faire par association d’images, alors on aura obtenu une avancée considérable par rapport à l’évènement ressenti.
Pour conclure
J’aurai pu passer des heures à écrire cet article, afin de le densifier. En tenant compte d’une moyenne d’environ de 1000 mots, me voilà contrainte de développer mon sujet.
Bien entendu, d’autres articles à ce sujet sont prévus à cet effet, dans une gamme variée et complétés avec des webinaires.

Le travail de désensibilisation passe par une écoute très active, une approche en collaboration avec les équipes avec suivi des progrès en dehors de l’espace de travail établi.
La désensibilisation est une approche pour ce public qui me touche à cœur, personnellement.
[À VENIR] Téléchargez le livre blanc dédié aux structures travaillant avec un public neuroatypique
(Disponible très prochainement)
👉 En attendant, inscrivez-vous ci-dessous pour être informé de sa publication!
Julie Caillaux
L'Essentiel Educ
(1) Avez-vous remarqué le singe lors de ces passes de balle?
Kinesthésique : Le terme kinesthésique se rapporte à la kinesthésie, qui est la perception consciente des positions et des mouvements des différentes parties du corps.
Dans le domaine de l'apprentissage, on parle parfois de mémoire kinesthésique pour désigner la capacité à retenir des informations par le biais du mouvement et de l'action physique.
Comentários