L’être humain est imparfait, tout comme nos chiens de compagnie. Pourtant, le sujet du chien qui ne répond pas à nos attentes est souvent tabou, comme le sont des thèmes tels que la maladie, la mort, ou le devenir d’un animal après le décès de son propriétaire.
Ces sujets sont rarement abordés.
Vous rêviez d'un chien parfait, un compagnon idéal. Mais rapidement, vous réalisez que rien ne se passe comme prévu.
Le jour de l’adoption : l’illusion du chien parfait
Tout a commencé parfaitement. Le jour de l’adoption, vous avez eu un véritable coup de cœur pour ce chien qui semblait présenter ses meilleurs atouts. Animé par votre envie d’offrir une nouvelle vie à cet animal, qu’il soit issu d’un refuge ou d’un élevage, vous vous êtes lancé avec enthousiasme dans cette nouvelle aventure.
Les premiers jours se sont déroulés sans problème, et vous pensiez que votre chien avait simplement besoin de temps pour s’adapter à son nouvel environnement, ce qui est tout à fait normal.
Pour un chien, changer de foyer est comme arriver dans un nouveau pays avec des codes différents.
Les premières semaines : désenchantement et frustration
Mais après quelques semaines, les premières difficultés apparaissent. Les sorties, que vous espériez agréables, tournent au cauchemar : votre chien réagit agressivement face aux autres chiens, aux humains, ou même aux cyclistes.
Les regards des voisins deviennent plus critiques, et certains vous jugent, ou pire, jugent votre chien comme "dangereux".
Votre stress augmente. À la maison, la situation se détériore également. Votre chien, en proie à l’anxiété, détruit vos affaires dès que vous quittez la maison.
Vous n'osez plus vous absenter, de peur de retrouver votre maison en ruines. Et pour couronner le tout, les conseils non sollicités pleuvent, souvent peu constructifs, vous laissant encore plus démuni.
Le temps de la désillusion : un rêve brisé
Peu à peu, la désillusion s’installe. Vous vous souvenez du jour de l’adoption, de cette image idéalisée du "brave toutou" que vous pensiez avoir choisi. Le quotidien avec votre chien n’est pas à la hauteur de vos espérances, et cette déception vous pèse.
Vous êtes confronté à un stress permanent, aussi bien lors des promenades que lorsque vous laissez votre chien seul à la maison.
Cette désillusion ressemble à un deuil, le deuil du chien parfait. Vous réalisez que ce chien, aussi attachant soit-il, ne correspond pas à l’image que vous aviez imaginée.
Les mauvais conseils : une voie semée d'embûches
En quête de solutions, vous commencez à chercher des conseils pour améliorer la situation. Mais vous êtes vite noyé dans un flot d'informations contradictoires. Certains promettent des résultats rapides, en quelques jours seulement.
Séduit par ces promesses, vous tentez ces méthodes, souvent basées sur la violence ou l’intimidation, avec des colliers à pointes ou électriques. Mais vous réalisez rapidement que ces méthodes ne font qu’empirer la situation.
Votre chien devient encore plus anxieux, et vous vous sentez coupable d'avoir suivi ces mauvais conseils. Ce n’est pas ce que vous vouliez. Vous commencez à vous rendre compte que la relation avec votre chien nécessite autre chose que des méthodes violentes : une véritable compréhension de ses besoins et de ses émotions.
L'arrivée du comportementaliste : une lueur d'espoir
C'est à ce moment que vous décidez de faire appel à un comportementaliste canin. Ce professionnel vous pose des questions sur votre chien, son passé, votre mode de vie, et l’adoption. Pour la première fois, vous sentez que quelqu'un essaie vraiment de comprendre votre chien et vous, sans jugement.
Le comportementaliste vous explique que ce travail prendra du temps, et que vous devrez vous impliquer activement. Ensemble, vous allez travailler à décoder les signaux de votre chien et à mieux comprendre son comportement. Ce travail demandera de la patience, car il n'existe pas de solution miracle.
Les séances : des hauts et des bas
Les séances avec le comportementaliste se déroulent progressivement. Vous apprenez à mieux observer votre chien, à détecter ses signaux de stress ou de réactivité, et à adapter vos réactions. Toutefois, les progrès ne sont pas toujours linéaires.
Parfois, les séances se passent bien, mais à la maison, les anciens comportements reviennent. Vous vous sentez découragé, mais vous persistez, sachant que chaque petit progrès compte.
Le comportementaliste vous aide à comprendre que le deuil du chien parfait est un processus naturel. Il n’est pas question de perfection, mais de trouver un équilibre dans votre relation avec votre chien. Il vous aide également à voir que certains facteurs échappent à votre contrôle, comme la génétique ou l’environnement.
Faire le deuil du chien parfait : accepter et avancer
Finalement, vous réalisez que le chien parfait n’existe pas. Mais en travaillant avec un professionnel et en adaptant votre quotidien, vous avez appris à mieux comprendre et respecter votre chien. Vous avez fait des ajustements, changé vos horaires de sortie, et trouvé des moments de qualité ensemble, malgré les difficultés.
Le deuil du chien parfait est en réalité une prise de conscience : votre chien est imparfait, tout comme vous. Mais cette imperfection vous a permis de développer une relation plus profonde avec lui, basée sur la compréhension et la confiance.
Et malgré les défis, vous avez découvert une richesse dans la complexité du vivant, qui vous apporte des moments de bonheur inattendus.
Conclusion : le deuil du chien parfait, une étape vers une meilleure relation
Faire le deuil du chien parfait est un processus difficile, mais nécessaire pour avancer dans la relation avec votre chien. En acceptant ses imperfections, vous avez appris à mieux comprendre ses besoins, ses limites, et à ajuster votre quotidien pour mieux vivre ensemble.
Ce chemin, bien que semé d’embûches, vous a permis de découvrir la richesse et la complexité de votre compagnon, et de développer une relation authentique avec lui.
Julie Caillaux
L'Essentiel Educ
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