Perdre son chien trop tôt; traverser le deuil d'un animal jeune
- L'ESSENTIEL EDUC
- 29 mai
- 4 min de lecture

Perdre un animal est une épreuve. On redoute cet instant. Quand ce moment arrive, plus rien ne sera comme auparavant.
I-Un lien qui naît sans penser à la fin
Quand un animal entre dans notre vie, on se projette avec lui. On imagine des projets avec lui et un avenir durable. S'il est jeune, on pense encore moins à sa mort. Puisqu'au fil des semaines, on commence à créer ce lien avec lui ; et au fil des semaines, des mois, l’attachement (s’il y a équilibre) perdure. En faites, la relation se crée entre deux espèces différentes.

II- Les petits détails du quotidien
Avec ma jeune chienne, je partageais des balades, des jeux qui stimulaient autant son intelligence que son corps. Il y avait tout le reste ; Tout ce qui faisait sa vie. Le vivant, en un mot! Sa présence, ses sons, ses habitudes.
Jusqu'au bruit de ses pattes sur le sol, le léger clapotis de sa langue en buvant. Et, sa façon de m’attendre au bas de l’escalier, impatiente. Elle gémissait, comme pour dire « Môman, môman », si elle avait pu parler.
Elle observait le jardin, les oiseaux, les chats qui passaient… C’était tout ça, la vie avec elle. On s'habitue très rapidement aux moindres et faits et gestes de ces petites vies.
III- Le basculement : le diagnostic
Un jour, on nous annonce un diagnostic ; elle n’a que cinq ans. Mes rêves avec elle, commencent à s'effriter. Lors du second diagnostic, l'équipe vétérinaire nous recommande de profiter d'elle à chaque instant.
Depuis le premier verdict, j’ai mis ma vie entre parenthèses. J’ai arrêté la plupart de mes activités, suspendu mes engagements professionnels. Tout est devenu secondaire. Il ne restait que l’essentiel : elle, et l’instant présent.
On entre dans une autre phase, qui est celle de l'accompagnement pour son chien. Faire en sorte que son quotidien avec la maladie, soit en douceur.
IV. L’accompagnement vers le départ
Dans cet accompagnement face à la maladie, il faut faire face aux angoisses du chien. Il y a la douleur, la perte d'appétit, et les autres instants qui restent un peu privilégiés ; quand elle joue ou est attirée par un chat qui la titille".

Mais, il y a aussi, au fil des jours, l'anémie, la maigreur flagrante. Le cancer progresse.
D'ailleurs, lors de ces instants, ma chienne se prépare à partir, en acceptant moins ma présence.
La suite des évènements nous donnera raison, malheureusement : ayant fait 2 AVC en fin de semaine.
On doit se résoudre, pour elle, à la solution qui l’apaiserait de mieux.
V- La violence de l’absence
L’absence ; je crois que c’est le pire dans cette histoire. Pourtant, j’en ai déjà eu des chiens avant elle ; j’en ai vécu des pertes et des deuils, la maladie avec mes amis poilus.
Mais, pour elle, j’éprouve un sentiment amer par rapport à la situation vécue. Si jeune, avec un tel potentiel de vie ; et, en deux mois de temps, les rêves se sont effrités, sa jolie présence, les souvenirs partagés, décimés en un claquement de doigt.
Dans le deuil, on traverse des étapes, des épreuves. C’est ce que j’appelle le cycle du 1.
VI- Le cycle du 1
Le cycle du 1, c’est :
le 1er jour sans elle,
la 1ère semaine,
le 1er mois,
et un jour… la 1ère année.
Dans ce cycle du 1, c’est faire le deuil de ce qui n’est plus, de ce qui pourrait être, des regrets de ce qui n’a pas pu être partagé. De la culpabilité, mais aussi de l’amour qui n’est plus.
On le sait aussi que ce ne sont que des étapes, qu’aucun autre chien ne remplace un autre. Chaque histoire est unique.
À l’annonce de ce diagnostic et de ces espoirs déchus, j’ai, pendant un moment, préféré me dire qu’après elle, je ne prendrai pas d’autres chiens. Trop douloureux. Puis, une autre voix intérieure me souffle au contraire de prendre mon temps ; de vivre ce deuil pleinement.

VII- Le deuil, une douleur à part entière
Le deuil, ça inclut la douleur morale, mais aussi physique ; réellement, on ne peut passer à côté. Chacun vit son deuil à sa manière. Peut-être, le temps va finir par panser les plaies de ce marasme émotionnel.
En écrivant cet article, j'ai une pensée également pour tous les humains qui, actuellement, font face à un torrent émotionnel actuellement. Qui ont perdu leur compagnon à poil de manière brutale, ou qui avaient des projets d'avenir avec lui.
Chaque animal qui rentre dans nos vies est unique, comme chaque histoire que nous vivons avec eux.
Le deuil est une étape : il n'y a pas de recette magique pour vivre cette absence, la peine et les regrets éventuellement que l'on pourrait ressentir. Si vous avez encore la chance d'avoir votre ami poilu à vos côtés, profitez de chaque instant.
Ils ne sont que de passage dans nos vies, mais chaque moment vécu avec eux ce doit d'être vécu pleinement afin d'éviter les regrets.
Ils ne sont que de passage, or, ils marquent profondément nos vies.

Julie Caillaux
L'Essentiel Educ
*Merci à la clinique des Cordeliers à Meaux pour l'efficacité et l'attention portée pour elle. https://www.chvcordeliers.com/
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