Avoir un chien réactif n'est pas de tout repos, surtout quand les déclencheurs en question provoquent des émotions très fortes, laissant dans une détresse votre animal.
I-Charge mentale vs La réalité
Hypocritement, je pourrais vous dire que tout va bien quand on est en présence d'un chien réactif.
Je pourrais, même si je désirais continuer davantage, vous "caresser dans le sens du poil" en vous révélant que lorsqu'il y a les déclencheurs, tout se déroule parfaitement bien.
Malheureusement, nous ne sommes pas dans un conte de fée, ce qui n'empêche pas d'avoir un chien à la personnalité incroyable à la maison, mais dès qu'il sort, cela devient un capharnaüm sans nom.
Dire que cela ne vous affecte pas, c'est faux.
Avoir un chien réactif, ce n'est pas facile. Quand on prend conscience que l'on a un chien avec des émotions fortes, par effet-miroir, nous sommes impactés également.
En tant qu'humain, avoir un chien réactif, c'est penser par rapport aux évènements, aux obstacles constamment.
II-Comment définir la charge mentale ?
La charge mentale est un mal du siècle. Comme son nom le porte, c'est lié à une charge excessive, une accumulation de tâches à accomplir en un minimum de temps. Ces tâches rajoutent une pression ainsi qu'une tension permanente que l'on soit homme ou une femme.
D'ailleurs, dans cette étude, publiée ci-dessous, il est démontré que les femmes (N'y voyez pas un discours féministe).
" En 2010 en France, les femmes consacrent encore 4 heures par jour en moyenne aux tâches domestiques, soit une heure de moins que dans les années 1990. Les hommes quant à eux y consacrent 2 heures, comme il y a trente ans. Selon l'Insee, en 2010, les femmes prennent en charge 64 % des tâches domestiques et 71 % des tâches parentales au sein des foyers.
Cette prise en charge n’est pas sans conséquences. À cause de cette gestion inégale de la vie familiale au sein du couple, les femmes subissent une charge cognitive importante : la charge mentale. Cette charge liée à la sphère privée ne s’ajoute pas simplement à l’activité professionnelle mais empiète sur celle-ci.
Les femmes la portent au travail, ce qui influence leurs choix ainsi que leurs comportements professionnels. Ce sont précisément ces choix et comportements qui diffèrent de ceux des hommes et participent à creuser le fossé entre les genres sur le marché du travail." (Sarah Flèche et Laura Sénécal) [1]
III-La charge mentale et le chien réactif
Lorsque l'on a un chien réactif, l'humain, et c'est tout à fait normal, finit par se laisser déborder émotionnellement. En plus, d'assurer une prévention et un environnement sécuritaire pour son chien, il faut pouvoir être amène de gérer son émotionnel.
Ce qui finit par créer inévitablement une accumulation de stress, de tâches à planifier et à anticiper.
Le jour où la séance ne fonctionne pas comme le plan préétabli, c'est l'émotionnel humain qui prend le dessus.
Si la personne est seule à gérer ces évènements et ces incidents, sans percevoir les erreurs, alors, même un tout petit geste, devient un "grand renforçateur" pour nos amis poilus.
La vérité, est lorsqu'il y a un travail avec un comportementaliste, la moindre remarque censée améliorer la relation avec votre animal, titille l'égo.
IV-Tout ce qu'il faut penser sans cesse
Être avec un chien réactif, c'est penser à tout ce qui est improbable pour le commun des mortels :
La sortie au parc.
La station-service.
L'aire de repos pendant les vacances dans laquelle, justement, comble de l'ironie, il y a des chiens tous les mètres au carré (ce qui est énormément stressant pour un chien réactif de se retrouver dans cette situation).
La ville, quand c'est inévitable…
......
Ce sont tous ces éléments à penser, à anticiper au quotidien qui créer la charge mentale.
Pourquoi cela créer une charge mentale ? Car on pense avant tout au bien-être de nos animaux. Et ni vous, ni moi, souhaitons que nos amis à quatre pattes se retrouvent plus mal qu'à l'arrivée.
V-Le travail du comportementaliste à cet instant
Le travail du comportementaliste canin est de précisément pouvoir transmettre les outils afin de gagner en sérénité mentale. Pour remettre l'équilibre dans la relation, en permettant de créer les bonnes associations pour repartir sur de bonnes bases.
Bien sûr, il y a des aléas puisqu'on fait un travail appelé de "désensibilisation graduelle". Cela permet de poser en toute objectivité les séquences de travail en commun.
En vous transmettant des outils, cela vous permettra d'appliquer ces outils pour alléger un peu votre charge mentale.
Mais, l'essentiel du travail, ce n'est pas seulement ce qui compte en séance. C'est aussi tout ce ressort, en dehors des séances, de Soi par rapport à Soi. Et comment on avance ensemble avec votre chien.
VI-Le Bonus :
Vous avez prévu de partir en vacances, donc de vous arrêter inévitablement sur une aire de repos ; ce qui va provoquer inévitablement des déclencheurs chez votre chien avec tous les obstacles présents comme les voitures, les humains, les humains avec leurs chiens…
Tout cela peut augmenter le stress chez votre chien de manière considérable dans un laps de temps réduit, mais qui aura des effets considérables dans les heures qui suivent.
L'aire de repos, en effet, est surchargé d'informations pour le chien ; les allées venues, les autres chiens, la difficulté de trouver un endroit sécuritaire pour le chien quand il est confronté à toutes ces émotions.
Vous serez le seul repère pour votre chien à cet instant précis.
Si vous pouvez, essayez de cacher les vitres par des rideaux pour que le chien ne soit pas immédiatement submergé dans cet univers stressant, par le visuel.
Si possible de trouver un endroit sur l'aire de repos, où vous pourrez apprécier le calme pour votre chien.
Si la rencontre est inévitable, essayez d'être dans un endroit où il pourra faire ses mictions tranquillement. Surtout, si les rencontres mettent votre chien dans un état inconfortable.
Si possible, dans la voiture, qu'il ait sa propre cage de transport (il ne faut pas que cela soit associé à une punition ni à un enfermement, sinon cela provoque une augmentation du stress canin).
Ce lieu soit un endroit sécuritaire qui lui permette de "souffler" avant de repartir en conduite. Votre chien doit se sentir en sécurité, notamment après un évènement fort, et davantage si celui-ci est inévitable.
Pour conclure :
Malgré la charge mentale que cela représente d'avoir un chien réactif, je rappelle que ces chiens ne sont pas des "mauvais bougres".
En travaillant avec des chiens réactifs, et ayant moi-même une chienne réactive, je mesure combien, la personnalité de ces êtres est extrêmement intéressante et enrichissante.
Chaque chien à sa personnalité, son histoire. La plupart des chiens réactifs sont des êtres submergés par des émotions très fortes.
Julie Caillaux
L'Essentiel Educ
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