Le comportementaliste canin est un métier qui fait rêver les individus pour qui aiment les animaux. Les enfants admirent ce métier en rêvant de réaliser la même prouesse extraordinaire avec leurs chiens.
1-Un rêve d’enfant
En toute transparence, ce métier m’est tombé dessus, par le plus grand des hasards, et de manière inattendue. Ce n’était pas un rêve d’enfant. En toute confession, enfant, jusqu’à l’âge du collège, je souhaitais devenir journaliste.
Ensuite, avec les années lycée, j’ai découvert -grâce à la voie littéraire- l’option théâtre et cinéma. Je m’y suis plongée professionnellement durant quelques années, réalisant que j’aimais davantage les textes, la création que le jeu.
Cependant, je lisais déjà des lectures canines sur le sujet bien avant de me former. Puis, un jour, en balade avec ma première chienne, c'est le déclic; et si j’en faisais mon métier ?
2- « Quand on fait ce métier, c’est qu’on a grandi avec les animaux »
La plupart des foyers français ont grandi avec un animal.
Des humains ayant grandi avec des chiens cherchent à découvrir le comportement canin, comprendre les signaux canins. C’est le but de mon job, de vous amener à découvrir le comportement canin.
Comment réagiriez-vous lorsque vous souhaitez faire des soins coopératifs avec votre animal ? Si votre animal se montre soudainement réactif, que ferez-vous?
Comme vous pouvez le constater, ces questions répondent à un panel d’interrogations liées au comportement canin. Même en sachant, qu'on est face à un être vivant, il y a des émotions changeantes auxquelles le comportementaliste doit pouvoir répondre et adapter sans violence.
3-Comportement canin : une observation, une analyse, une cause, des causes et après ?
Dans le comportement canin, la vérité vraie est que sur le terrain, que cela soit des professionnels ou des collègues, nous observons tout : tel un œil de lynx, essayant de capter le micro-détail, les déclencheurs, en s’adaptant à la situation de l’environnement et sa configuration.
Grâce au bilan comportemental (peu importe la manière dont cela se fait, car cela correspond à chaque comportementaliste) répondant aux questions, le comportementaliste a un regard sur UNE des origines, UNE potentielle cause.
Et ensuite, être comportementaliste canin: ce n'est pas du show?
Est-ce que le boulot est terminé, c’est fini, on remballe? Il peut y avoir un champ des possibles que l’on n’imagine pas. Vous voyez, c’est un tiroir de la connaissance qui s’ouvre à cet instant, qui peut remettre tout en cause la connaissance précédente. Remettre parfois en doute la première hypothèse.
Pourquoi ? Parce qu’il y a eu un micro-détail dans le comportement du chien ou de l’humain qui a pu nous échapper.
4-Une collaboration à trois ; testez dès à présent votre champ de motivation, au-delà de la simple phrase « je suis motivée »
Travailler avec un comportementaliste canin, c’est travailler en collaboration du début jusqu’à la fin. On peut me dire « je suis motivée » seuls les actes confirment les propos. D’autres, en effet, peuvent vouloir obtenir du conseil gratuit, en espérant que cela passera comme une lettre à la poste. Ce n'est pas mon cas.
C’est un engagement par rapport à vous, et votre chien quand on travaille pour comprendre le trouble du chien dans le comportement canin. Souvent, une tierce personne s’invite : le vétérinaire pour faire le point. L’être humain comme le chien fonctionnent par levier de récompenses.
D’ailleurs, ce n’est pas la friandise qui créer le rapport de confiance avec votre chien, c’est mon attitude par rapport à son (trouble) émotionnel.
Quand on exécute un travail, nous aimons avoir des récompenses pour nous féliciter/encourager de ce lourd labeur : temps de pause, jouer à un jeu, gourmandises sucrées, du sport. C’est ainsi que nous fonctionnons.
La réalité du métier comportementaliste canin: Mon métier, ce n'est pas du show ! Il y a toujours un imprévu dans les séances, puisque je travaille avec du Vivant.
Je vais veiller au bien-être du chien en permanence, cependant, c'est peut être le jour pour lui où il désire être juste là, sans rien faire.
C’est ok. La prochaine fois, il sera certainement plus ouvert et réceptif la prochaine fois.
5-Educ canin, comportementaliste canin : mon métier ce n’est pas du show canin !
Ce n’est pas un métier où on l’on exerce un concours du « meilleur dresseur de l’année » (quelle horreur ce terme !), ni où on tente la meilleure voix pour se faire respecter par le chien, ni non plus où l’on oblige à répondre à toutes nos exigences les plus insensées en le grondant de tous les noms et volatiles.
C’est un métier qui demande de s’adapter aux conditions météorologiques (pas toujours favorables, reconnaissons-le, selon les régions !), de l’environnement, de connaissances éthologiques autant humaines que canines. Contrairement à ce que l’on voit à la télé, ce n’est pas un métier tape-à-l’œil.
Votre chien peut être gentil pour vous, mais dans tous les cas, votre chien ne me connaît pas, et inversement. Il y a aussi ce temps d’approche qui rentre en ligne de compte dès le premier rendez-vous.
Il y a également ce que vous désirez apprendre, comprendre, partager, échanger (sauf le dimanche !) remettre en question (même si cela vous déplaît) pour AVANCER dans une meilleure relation et collaboration avec votre animal.
Mon métier, ce n’est pas du show canin ; en grande partie, c’est un métier d’écoute du langage verbal et non-verbal.
Mon métier, c’est aussi de vous montrer le langage canin, dans un partage réciproque d’apprentissage.
Mon métier, c’est parfois aussi des échecs (malheureusement, sujet tabou car la Société veut montrer ce qui brille et éclate. « tout ce qui brille n’est pas d’or »), des remises en question, de l’anticipation sur des séances.
Pour conclure
Nous ne sommes pas des magiciens, et encore moins des Docteurs Doolittle, quand le métier est bien exercé. Vous voyez, apprendre à apprendre, à écouter, observer le chien c’est comme un pas de danse.
Sauf que tout se fait de manière discrète, sans cri ni douleurs, sans montrer à son public que l’on est plus le grand et le meilleur. L’écoute canine, c’est un pas de danse.
Julie Caillaux
L'Essentiel Educ
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