Pourquoi j’ai dit "non" à une "opportunité" trop belle pour être vraie ?
- L'ESSENTIEL EDUC
- 15 avr.
- 6 min de lecture

« Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramageSe rapporte à votre plumage. Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. »
Au départ, je venais pour changer un forfait téléphonique. Cet article raconte comment une simple rencontre a glissé vers une tentative d'intégration d'un système pyramidal .
Cet article, par cette expérience, ce que cela nous apprend sur les comportements en société..
I-Comment tout a commencé ; une simple demande
Quand certaines personnes désirent nous intégrer à leur groupe, cela ne se fait pas de manière anodine. Tout est calculé.
En effet, cela naît d'un désir et d'une motivation personnelle, stratégique, qui cache une motivation qui nourrit l'individu avec ses réelles intentions, volontairement cachées.
À la base de cette expérience, mon souhait, à l'époque, était de modifier mon forfait téléphonique. Donc, par la force des choses, je rencontre une connaissance par l’intermédiaire d’une « amie ».
II- Le piège commence par des compliments : les premiers signes
Peut-être, est-ce ma nature, mon tempérament est plutôt sociable ; ce qui fait, que naturellement, parfois, les rencontres peuvent créer du lien.
Mais, là, c’est une tout autre histoire !
Quinze jours après, je reçois un message pour lequel on exprime toute ma sympathie à mon égard.
Dans ce même message, ce qui est écrit m’interpelle : non pas comme le désire mon interlocuteur, mais plutôt comme : « C’est bizarre, pourquoi vouloir mentionner cela, en tentant de me faire comprendre que je suis exceptionnelle ? »
Sens ou expérience de vie oblige, ma nature est rapidement en alerte. Le corps m’alerte en me prévenant : « Il y a quelque chose qui me met inconfortable ».
III- "Love Bombing": flatter pour mieux recruter
Au début, les premiers messages sont lancés de manière anodine ; puis, au fur et à mesure, le « love bombing » prend toute la place. "Le love bombing"(1) s’installe : compliments répétés, contact rapproché, insistance amicale.
Ensuite, vient la fameuse "présentation qui ne m’engage à rien" (Mais qui m’engage un peu quand même).

IV-Ce n’est pas de la vente, c’est de l’insistance déguisée
Ce n’était que le début ; chaque personne que je rencontrais dans ce groupe, en tout cas, certaines, me valorisait, comme si j’avais fait quelque chose d’exceptionnel.
Puis, les discussions avec la personne qui m’a vendu le forfait, devenaient plus « intrusives », se permettant d’interpréter une phrase entendue, en fonction de son filtre d’interlocutrice.
Donc, il y avait toujours ce rappel-espacé-qu’« intégrer la lignée me serait favorable » ou bien "Que cela serait pour mon bien" ou "Que c'était pour moi qu'elle disait ça".
Tout tourne autour de la réussite financière, "money is money" (Petit hommage au groupe mythique "Pink Floyd").
Comme le résume La Fontaine https://www.iletaitunehistoire.com/genres/fables-et-poesies/lire/biblidpoe_001#histoire
Ce qui peut délivrer une sensation d’endorphine* si on a besoin de recevoir ces mots précisément.
V- Les besoins de l'autre sont étrangers à soi
Être à son compte, c’est comprendre qu’en tant que commercial, on prend en compte le besoin de l’autre. C’est-à-dire ?
L’achat se fait par mode « pulsionnel », sous le coup d’une émotion forte, mais qui répond à un besoin dans l’instant présent.

VI – Comprendre l'échelle des besoins
Je vous donne une image afin que vous compreniez, où je souhaite en venir :
Imaginons, vous êtes vendeur de télé, dans un commerce. On y vend de l'électroménager, livres, alimentation. Il se trouve, que malencontreusement, je n’ai pas le choix pour aller aux caisses, je suis obligée de me rendre dans le rayon des télévisions.
Un vendeur m’accoste, d’abord poliment, en m’expliquant de A à Z toutes les fonctionnalités de la télé dernier cri.
Dont, je n’en ai strictement rien à faire, car mon seul désir est de me rendre aux caisses.
Le vendeur persiste, me présentant tous les avantages de ce produit et les bienfaits que cela m’apportera sur le moment ; par exemple :
Après une journée de travail, vous pourrez vous détendre.
« Cela permet d’occuper les enfants, quand vous faites la cuisine (!) »
« Vous n’aimez pas les films ? Ce n’est pas grave, il y a une fonction documentaire et reportages »
Etc
Forcément, il est insistant ; plus, le vendeur est dans cette attitude, plus cela créer un effet « je t’aime, moi non plus », de « repoussoir ».
ll arrêtera net lorsque j’exprimerai clairement ;
« Je ne regarde pas la télé, je n’en ai plus depuis X années, et cela me convient très bien ».
VII-Comprendre la différence entre besoin réel et besoin projeté

Nos décisions sont motivées par des besoins fondamentaux : sécurité, reconnaissance, lien, autonomie.
Ce qui est malsain, c'est lorsqu'on projette sur autrui, ses propres besoins.
J'ai appris par l’intermédiaire d’une personne qui travaillait là-dedans (le monde est petit !), que chaque associé reçoit une part dès lors qu’on intègre « la lignée ».
Pas étonnant, qu’on ait insisté, à chaque fois, pour que je cède à cette pression.
VIII- La synthèse de ce qui est reproché
Ce que je reproche à ce type d’individus, c’est de ne pas prendre en compte les besoins de l’autre, et de se référer uniquement par rapport à soi.
Ce que je reproche, c’est le manque d’écoute active : ici, l’écoute ne sert qu’à servir ses intérêts propres, ou à reformuler les propos qui n’ont jamais eu lieu. Ou répondre que par rapport à soi, sa référence et son vécu.
Ce que je reproche, c’est le fait qu’il n’y ait pas d’écoute des besoins de l’autre ; entendre un « non » n’est pas compliqué. Si on tient à la relation pour ce qu’elle est, cela ne doit pas modifier ou interférer la qualité de celle-ci.
Ce que je reproche, c’est qu’en servant leurs propres intérêts, ça casse la relation. Puisqu’on ressent, la pression consciente ou inconsciente même pour des « amis communs », où à chaque fois, une piqûre de rappel pour rejoindre ce "mouvement".
IX- Le besoin d'appartenir à une communauté
L’homme est un être fondamentalement « sociable », qui, a besoin d’appartenir à un groupe, une communauté.
A titre d’exemple, en me (re)mettant au running, (en plus d’autres activités), j’ai découvert un groupe, un état d’esprit où chacun partage ses moments de doute, de souffrance, de victoires personnelles.
Le besoin de répondre à un groupe donne ce sentiment d’appartenance unique ; en faîtes, on est juste en lien qui partage avec nous, une même activité.
Dès lors que l’on se retire d’un groupe, cela s’effrite ; nos besoins ont changé, et le groupe a évolué différemment sans nous (c’est normal, tout évolue, tout bouge autour de nous).
A ce moment de ma vie, je n'éprouvais pas le besoin réel d'appartenir à ce groupe. Et, c'est ok. Même si les personnes autour de moi, ne l’entendaient pas.
D’ailleurs, à partir du moment où mon interlocutrice a compris que je n’étais pas intéressée (c’était mon droit) ; parallèle avec les animaux, petit à petit, « on m’a posé un lapin ».
Mince, je découvre, à mon désarroi, que je n’étais pas si intéressante que cela, finalement. ^^
X. Mouvement sectaire ou simple marketing agressif
J’ai entraperçu, ce groupe ; il n’était pas possible de poser des questions, a priori anodines, que je me posais, car on ne m’en a pas laissé l'occasion et la réelle volonté de ce choix.
Puis, par l’intermédiaire d’une personne qui travaillait là-dedans avant, cette dernière m’a avoué, d’elle-même, que ce n’est que du « bourrage de crâne » en permanence ; rappel des réussites de Pierre, Paul, Jacques.
Cela mise moins sur les produits que sur le recrutement de nouvelles personnes, avec une logique de “lignée”
Si vous voulez en savoir plus, je vous recommande le livre "la mafia des sectes » de Bruno Fouchereau https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4811024q.texteImage
Conclusion
Les temps actuels sont difficiles pour tout le monde ; or, je ne crois pas en l’argent facile qui « tombe » parce que tu intègres un groupe. Il y a forcément un revers de médaille, à un moment donné ou un autre.
Si mon non dérange, cela ne devient plus mon problème.
Avez-vous déjà vécu une situation similaire?
Oui
Non
Réponse en commentaire
Julie Caillaux
L'Essentiel Educ
(1) "Le love bombing "(littéralement "bombardement d’amour") est une technique de manipulation qui consiste à inonder une personne d'attentions, de compliments, de marques d'affection ou d’intérêt exagéré, dans le but de gagner sa confiance rapidement.
Ce procédé est souvent utilisé dans les sectes, les relations toxiques ou certaines stratégies commerciales, pour créer un attachement émotionnel artificiel. Une fois la personne “accrochée”, la dynamique peut devenir intrusive, culpabilisante ou contrôlante.
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