Le chien est souvent associé, dans l’inconscient collectif, à l’image du loup. Pourtant, tous deux, bien que cousins lointains, ont une histoire génétique plus vaste et complexe que l’on ne peut penser.
C'est une histoire de flux,
de migrations et d’un continent à un autre, le loup n’a pas eu le même comportement selon les périodes historiques.
Pour parler du chien, il est nécessaire d’évoquer l’incidence de l’homme dans ce passé, et comprendre les origines de la domestication.
Parlons du Loup, qui es-tu ?
Grâce aux recherches anthropologiques et éthologiques, il est apparu que les loups ont survécu aux températures glaciaires et ont fait preuve d’une capacité d’adaptation impressionnante, durant cette époque, appelée PLÉISTOCÈNE (1).
Durant cette ère glaciaire, les loups ont été poussés vers le sud de l’Amérique du Nord ou de l’Asie.
La taille des loups change, selon le climat et les régions géographiques.
Durant cette ère Pléistocène, on recense des populations dynamiques de loups qui ont été influencés par différents facteurs comme :
· Les changements de température
· Extinction des prédateurs
· Présence ou absence des autres espèces de loups
· Possibilité d’une migration intercontinentale de l’Asie jusqu’en Amérique du Nord
L’ancêtre le plus proche du chien est le loup gris, considéré comme un proche cousin.
Quid du comportement du Loup ?
Le loup vis-à-vis de sa tribu répond à un écosystème précis, qui est une dynamique réglée dans ses interactions entre les membres de sa famille. Chacun des membres aura un rôle attribué.
Comme la mère qui va s’occuper que de la fille aînée et de la jeune fille. Cette dernière, aura une interaction plus forte avec la dernière femelle « bébé ».
Les loups ne tolèrent pas la présence des autres. Le loup évite beaucoup l’humain. Cependant, il y a plus de 15 000 ans environ, l’homme et le loup sont amenés à se rencontrer. Durant cette ère glaciaire, la couverture végétale est moindre.
Donc, l’homme et loup chassent sur les mêmes territoires. Néanmoins, les deux clans sont amenés à se rencontrer de nombreuses fois. Le loup est malheureusement la proie de l’homme.
J’insiste sur ce point, que le loup a su faire preuve d’une adaptabilité génétique face aux conditions météorologiques. D’ailleurs, cela porte un terme pour préciser cette adaptation ; c’est le phénotype (2).
C'est ainsi que l'on va découvrir comment le loup est devenu chien.
Comment le loup est devenu le chien ?
C'est avant tout une histoire de collaboration entre l’humain et le chien. Je ne mentionne pas la soumission, mais une histoire d’entente mutuelle.
En effet, à l’époque, le chien est considéré comme un allié : il garde les serpents, capable de chasser et se nourrit de poissons.
Au fur et à mesure, le chien prend le rôle du gardien de troupeau de rennes.
Le chien joue un rôle prépondérant dans cette collaboration.
Et c’est aussi, le premier animal qui est domestiqué par l’humain. Ce qui marquera un tournant majeur dans la relation avec cet animal au fil des siècles. Le processus de domestication est installé, suivi par la chèvre, quelque 70 000 ans après.
Est-ce que la domestication a une influence importante chez le chien ?
Il est bon de distinguer l’animal sauvage de l’animal domestique. Puisqu’en effet, la différence n’est pas des moindres.
Comment définir la domestication de l’espèce sauvage ?
Une espèce sauvage, tel que le loup, est une espèce non apprivoisée qui vit, par exemple, dans les forêts. Dans le cadre de la domestication et des espèces non apprivoisées, on peut parler des chiens vivants dans les rues.
Finalement, qu’appelle-t-on la domestication ? C’est lorsqu’il y a une intervention humaine chez une espèce. On parle de modifications morphologiques, physiologiques, qui est le résultat d’une interaction prolongée avec l’espèce humaine. Le changement est impliqué par le contact avec l’humain.
Cela joue un rôle considérable dans la modification génétique, mais également à l’échelle de toute une espèce, sur plusieurs générations, et c’est non réversible.
Les conséquences de la domestication du chien dans la société actuelle.
Comme je disais dans un précédent article, cf
Le chien actuel subit de terribles modifications génétiques au bon vouloir de l’homme. Certaines races perdent leur anatomie, change de taille et aussi de comportement au fil des générations.
Cela peut devenir problématique, car c’est jouer par ailleurs aux apprentis sorciers avec les espèces animales. Alors, oui, on peut parler de conséquences au niveau comportementales, mais aussi du point de vue de la génétique. Ce qui signifie à plus ou moins longs termes des problèmes de santé et d’autres potentiels dysfonctionnements.
Puis, le chien actuel, s’est modernisé en même temps que l’humain ; suivant ce dernier en fonction de son rythme, ou a contrario, lui qui est fait pour sortir dans les espaces verts, devient de plus en plus sédentaire.
Certaines races, comme le Labrador, est devenu « un chien de canapé », ce qui engendre des problèmes de santé (comme l’embonpoint), ne sortant pas et aggravant des problèmes d’arthrose, etc.
Cela peut aussi générer de l’ennui, donc des problématiques comportementales comme le fait de détruire, sauter sur les gens, « voler », etc. La majorité des chiens ont besoin de stimulations intellectuelles et physiques pour répondre au mieux à ses besoins et acquérir un équilibre.
Cependant, le chien est devenu un chien de travail, collaborant toujours au mieux avec l’humain. Il est utilisé pour les chiens, guides d’aveugle, secourisme, médiation animale.
1) Pléistocène : Correspond à l’ère paléolithique. C’est une période géologique où l’ère quaternaire commence il y a 2,59 millions d’années.
L’ère quaternaire : c’est une ère géologique la plus récente. Elle marque l’apparition de l’homme.
2) Phénotype : Expression d’un génotype en fonction d’un certain environnement, observable, d’un organisme, d’une morphologie, développement, physiologique et comportemental.
Sources :
Charlotte Duranton, Le comportement de mon chien, éditions peuple animal
Olivier Lhote, Le chien au macroscope, édition chien pluriel
Boitani, L.(2003), Wolf conservation and recovery. In: D.Mech and L.Boitani, eds. Wolves; behaviour, ecology and conservation, pp317-40. University of Chicago Press, Chicago.
Clutton-Brock, J (1984). Dog. In: I.L.Mason,ed. Evolution of domesticated animals, pp 198-210. Longman, London, New-York.
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